Stéphanie, animatrice de la vie sociale et partagée de la coloc de Zillisheim, est partie rencontrer l’équipe bretonne afin de s’inspirer de leur modèle de colocation et de la vie sociale et partagée déjà mise en place ! Voici son témoignage sur ce partage d’expérience :
« J’ai eu l’occasion d’avoir été accueillie par Familles Solidaires Bretagne. Marido, coordinatrice des Habitats Inclusifs des trois colocations, Gaëlle et Aurore – Animatrices de Vie Sociale et Partagée – m’ont ainsi reçu avec leurs collègues et colocataires sur leurs terres, à l’autre bout de la France. Je mesure la richesse qui émane de ces immersions. »
« Depuis ma prise de fonction, je m’imprègne pleinement de la philosophie de Familles Solidaires, du projet et des missions dont j’ai la responsabilité pour la colocation Alzheimer de Zillisheim. J’ai pris contact avec des futurs locataires, je me suis formée, j’ai participé avec l’équipe à soigner l’arrivée prochaine des habitants, …
Dans cette phase où j’apprivoise ce poste d’animation de la vie sociale et partagée, bien que familier par mon parcours, j’ai pu percevoir par ce voyage, des réalités de terrain.
J’ai pu échanger avec les professionnels sur mes réflexions et constats. Ils ont été entiers et généreux dans leurs retours. J’ai ressenti beaucoup de bienveillance à l’égard des habitants. Leurs intentions sont réellement portées sur le principe d’autodétermination.
« Tout ce construit avec eux, selon leurs souhaits et dispositions »
m’expliquait Marido.
Je ne peux que confirmer que c’est le leitmotiv des équipes sur le terrain. J’ai pu visiter les trois habitats. J’ai ainsi été chez Gaël, Charlène, Angelina, Mathéo, Sabrina et leurs colocataires, de leurs réveils à leurs soirées, les accompagnant dans leurs joies et peines, dans des moments collectifs ou seul à seul, dans des activités planifiées ou spontanées.
En tant qu’éducatrice spécialisée de métier, j’ai été agréablement touchée et surprise de percevoir à quel point vivre dans ces maisons adaptées à leurs besoins et personnalités, leur est bénéfique.
Loin des rythmes et règles institutionnels, chaque maison a son identité singulière, son fonctionnement, ses règles du vivre ensemble. Elles sont à l’image de ceux qui y vivent. Ce ne sont pas les murs qui les conditionnent, mais bien l’inverse.
Les personnes y sont vivantes, souriantes, impliquées, actives, avenantes les unes avec les autres (tout comme avec les professionnels qu’elles recevaient chez elle) et cela se ressentait avec beaucoup de fierté ! J’ai vraiment eu ce sentiment qu’elles pouvaient s’épanouir et vivre leur vie dans un environnement à la fois extraordinaire et si ordinaire !
Confection d’une enseigne avec le nom de la colocation qui a été voté au préalable Une vie ordinaire de la maison Tandis que certains suivent le match de foot, d’autres dressent la table et confectionnent le dîner
Les animatrices de la vie sociale et partagée, accompagnées par les auxiliaires de vie et professionnels qui gravitent autour d’eux, sont à leur écoute, avec douceur et pertinence. Elles orchestrent leur quotidien, de leurs assiettes à leurs activités intérieures ou sorties, selon leurs envies. Il me semble qu’il y a une profondeur dans la relation à l’autre, une considération et un respect des habitants, qui vibrent autrement que ce que j’ai déjà pu observer dans le médicosocial.
Bien évidemment, ce n’est pas idéal. Mais c’est imprégné de bienveillance, d’humanité, de justesse, d’intelligence, d’humilité, de vie ! Il paraitrait que l’on ne sort jamais indemne de sa rencontre avec l’autre…
Merci à toutes et tous de m’avoir démontré que ce type de projet est légitime, réussi et possible ! »