Paul Bajard, président de l’association « Familles Solidaires Alsace » partage dans cet article les valeurs profondes qui animent l’association et détaille les réalisations significatives de l’association en faveur des personnes fragilisées par l’âge, le handicap ou la maladie.
Pouvez-vous vous présenter brièvement et expliquer comment vous êtes devenu président de l’association ?
J’ai eu l’occasion de rencontrer Jean Ruch, fondateur de Familles Solidaires, lorsque j’étais salarié de l’AFTC (Association des Familles de Traumatisés Crâniens). Dans le cadre de mes missions, nous avons ouvert à cette époque nos premiers habitats inclusifs. C’est dans le cadre de la création de l’un de ces habitats que la foncière Familles Solidaires a été créée.
Quelques années plus tard, nous avons créé l’association Familles Solidaires. Encore en poste à l’époque, je n’avais pas souhaité en prendre la présidence en disant qu’on verrait cela quand je serais à la retraite. Puis l’heure de la retraite est arrivée, et en 2021, Jean Ruch m’a demandé d’accepter de me présenter à la présidence de Familles Solidaires Alsace (Familles Solidaires Nationale avait été créée entre-temps).
Quelles sont les valeurs fondamentales de l’association et comment celles-ci guident-elles vos actions et décisions ?
Nous nous plaisons à rappeler que l’objet de Familles Solidaires est de proposer des solutions aux personnes fragilisées par l’âge, le handicap ou la maladie. Mais cela va bien au-delà d’une simple incantation, c’est véritablement ce qui guide notre action, que ce soit en direction des personnes sans autre solution ou des personnes dont le projet de vie est simplement de conserver un chez-soi lorsque leur manque d’autonomie ne leur permet plus de rester seules.
Quels sont les principaux objectifs de l’association et quelles sont vos réalisations récentes dont vous êtes fier ?
La foncière Familles Solidaires construit ou aménage des logements pour permettre aux personnes fragilisées par l’âge, la maladie ou le handicap de vivre le mieux possible en petits collectifs, en colocation ou en appartements regroupés.
Une fois ces logements réalisés, il faut les animer, les faire vivre. C’est la mission de l’association Familles Solidaires. À cette fin, l’association embauche des animateurs-coordinateurs de la vie sociale et partagée. Ces animateurs sont appuyés par les membres bénévoles de l’association.
En Alsace, nous faisons ainsi vivre quatre habitats inclusifs, l’un à Schleithal près de Wissembourg, un autre à Illkirch, un troisième à Zillisheim et un autre à Bantzenheim, chacun de ces habitats accueillant des locataires avec des problématiques différentes.
Quels défis l’association rencontre-t-elle actuellement et quelles sont vos perspectives pour l’avenir ?
Depuis peu, l’habitat inclusif a trouvé un cadre juridique. En revanche, son modèle économique demeure encore imparfait et ne nous permet pas d’atteindre un équilibre financier. Bien sûr, nous sommes à la recherche d’autres formes de financement complémentaires. Une alternative consiste également à renforcer la part du bénévolat dans le fonctionnement des maisons. Si nous nous limitons au seul financement des pouvoirs publics, l’habitat inclusif n’a aucune chance de survie.
Quel message souhaitez-vous transmettre aux lecteurs intéressés par votre association, et comment peuvent-ils s’impliquer ?
Pour assurer la pérennité de l’habitat inclusif, toute forme d’aide est précieuse. La première consiste à adhérer à l’association (la cotisation est de 10 € par an), car plus nous aurons d’adhérents, plus notre voix sera écoutée, notamment par les pouvoirs publics.
La deuxième forme d’assistance réside dans la volonté de consacrer un peu de son temps en tant que bénévole pour contribuer au fonctionnement des différents habitats, par exemple celui le plus proche de chez soi. Chaque bénévole est libre de choisir la durée et la fréquence de son engagement, que ce soit de manière ponctuelle ou régulière. Il est important de souligner que le bénévolat n’est pas une obligation pour les adhérents.
Enfin, ceux qui le désirent ont la possibilité d’apporter leur soutien financier par le don, qu’il soit ponctuel ou régulier. Ces dons permettront également aux donateurs de bénéficier d’une réduction d’impôts.