L’allongement de la longévité est une bonne nouvelle mais elle ne doit pas faire oublier que le vieillissement de la population s’accompagne pour certains seniors de solitude et de perte d’autonomie. Pour les anticiper et y répondre, de nouvelles formes d’habitat ont émergé et se développent depuis quelques années. Elles offrent aux personnes âgées une alternative à l’hébergement en institution, parfois inadapté, ou au maintien à domicile, pas toujours possible. L’habitat inclusif est l’une de ces solutions aux caractéristiques innovantes.
Les caractéristiques de l’habitat inclusif
À qui l’habitat inclusif est-il destiné ?
Créé en 2018 par la loi ELAN (loi pour l’évolution du logement, de l’aménagement et de la transition numérique) et encadré par un cahier des charges national, le concept d’habitat inclusif s’adresse aux personnes âgées ou handicapées qui font le libre choix pour leur résidence principale d’un mode d’habitat partagé. Aucun critère particulier n’est requis et le partage d’habitat peut se faire entre personnes âgées et/ou handicapées, entre elles ou avec des tiers (proches aidants par exemple). Les occupants peuvent être propriétaires, locataires ou colocataires et peuvent bénéficier des aides au logement s’ils répondent aux critères d’attribution.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Géré par une association, une mutuelle, un bailleur social ou une collectivité locale, l’habitat inclusif repose sur la cohabitation de cinq à dix personnes en moyenne au sein d’un logement permettant à chacune de disposer d’espaces de vie privatifs et de partager des locaux communs. Le logement doit être adapté aux besoins de ses occupants (accessibilité pour les personnes à mobilité réduite) et se trouver à proximité de transports, commerces, services publics et services sanitaires, sociaux et médico-sociaux. Il peut être indépendant ou situé dans un ensemble immobilier comprenant des locaux communs affectés au projet.
De nombreux bénéfices pour les seniors
Le projet de vie sociale et partagée
Également qualifié « d’habitat partagé et accompagné », l’habitat inclusif prévoit l’élaboration d’un projet de vie sociale par les habitants eux-mêmes en lien avec l’association garante du projet. Ce projet vise à favoriser le « vivre ensemble », limiter les risques d’isolement, développer la vie collective et permettre à tous de s’insérer dans leur environnement (quartier, commune, voisinage). Ajustable en fonction des souhaits et des habitudes de vie des habitants, il définit des activités de convivialité, sportives, ludiques ou culturelles à effectuer au sein ou à l’extérieur du logement.
L’accompagnement en habitat inclusif
Il peut être fait appel par le gestionnaire à un animateur professionnel, pour la mise en œuvre des différentes activités prévues par le projet. Cet accompagnement peut bénéficier d’une aide forfaitaire de l’ARS (Agence Régionale de Santé).
Sur le plan individuel, les habitantspeuvent déciderde recourir à tous les services d’assistance et de soins qui leur sont nécessaires dans la vie quotidienne comme dans un logement classique (soins infirmiers et services polyvalents d’aide à domicile).
Possibilité très intéressante du dispositif d’habitat inclusif, les titulaires de l’APA* (Allocation Personnalisée d’Autonomie) ou de la PCH** (Prestation de Compensation du Handicap) sont autorisés à les mettre en commun partiellement ou totalement pour financer le recours à ces services en les mutualisant (partage d’une auxiliaire de vie, par exemple).